Actualités Analyse des marchés financiers - Août 2023


En août, les marchés financiers ont eu un comportement erratique, principalement influencés par les taux d’intérêt. Sur la première quinzaine du mois, les emprunts d’Etat occidentaux ont vu leur rendement monter continuellement, sous l’influence de données macro-économiques peu conformes avec une récession imminente et des craintes inflationnistes toujours présentes. Ainsi, de vraies résistances ont été dépassées : le rendement du bon du trésor américain à 10 ans franchissant la barre des 4.25%, tandis que l’Obligation assimilable du Trésor français se rapprochait des 3.30%.

 


Dans ce contexte, les principaux indices ont largement corrigé sur la première partie du mois, perdant jusqu’à 7% par rapport à leur niveau de fin juillet. Puis, la deuxième partie du mois a été consacrée au rebond de l’ensemble des classes d’actifs, notamment obligataires, les opérateurs profitant des rendements affichés par les emprunts d’Etat dont le risque de défaut est insignifiant comme les Etats-Unis, l’Allemagne ou la France. On notera que le Symposium annuel de Jackson Hole, lieu de rencontre habituel des Banquiers centraux leur a permis de reprendre la main et de préparer les opérateurs à de possibles nouvelles hausses des taux directeurs, qui dépendront des données publiées. Enfin, la dégradation de la note des Etats-Unis par Fitch est passée inaperçue sur les marchés.

 


Sur le plan international, les remous géopolitiques ont été nombreux, comme la disparition du patron du groupe Wagner Evgueni Prigojine, et pourtant sans grandes conséquences pour les marchés développés. En Afrique, après le Niger, c’était au tour du Gabon de subir un coup d’Etat militaire visant à destituer le président nouvellement réélu grâce à des fraudes massives. Sans surprise, la société Eramet, qui exploite des mines de manganèse au Gabon a lourdement chuté en Bourse à l’annonce de cette destitution, mais sans entraîner d’autres titres.

 


Au cours du mois ont continué de tomber les résultats des sociétés, qui ont parfois été fraichement accueillis par le marché. Si Apple a fléchi sur des chiffres en dessous des attentes, à la différence de NVIDIA qui continue de flamber, certaines catastrophes ont eu lieu notamment en Europe. C’est le cas d’Adyen, spécialiste du paiement digital, qui a perdu 40% à la suite de résultats très en dessous des attentes. Mais également le cas du danois Orsted, star déchue des énergies renouvelables qui a dû passer une provision pour dépréciation d’actifs de 2.3 Milliards de dollars, due à des problèmes de chaînes d’approvisionnement et de taux d’intérêt en forte hausse qui remettent en question la rentabilité de projets d’éoliennes en mer aux USA.

Enfin, sur le front du climat, une large partie de l’Europe et du Maghreb a continué d’étouffer sous des records de température. 

 


Dans ce contexte, on retiendra que les marchés actions ont globalement corrigé et terminent le mois sur des notes négatives de près de 4% pour l’Eurostoxx, de plus de 2% pour le CAC 40, et comprises entre 1,5% et 2% pour les marchés américains. Les marchés émergents affichent une plus large correction (-5.6%), entraînés par les actions chinoises (-8.6%) qui pâtissent d’une économie au ralenti et d’un certain nombre de (quasi-)faillites de promoteurs immobiliers.
Enfin, l’euro perd près de 1.5% face au dollar américain.

 

Analyse rédigée le 31/08/2023 par Pierre Bismuth, Directeur général de Myria Asset Management.