Actualités Analyse des marchés financiers - Juin 2024


Le mois de juin a été évidemment marqué par les élections européennes, et le psychodrame français qui en a résulté. En effet, entre le 6 et le 9 juin se sont déroulées les élections donnant lieu au renouvellement du parlement européen dans l’ensemble de l’Union. Alors que les résultats globaux ont fait état d’une assez bonne résistance des partis pro-européens et que les partis europhobes ou eurosceptiques progressaient à un rythme contenu, le vote des Français a entraîné des répercussions inédites. Constatant que sa majorité relative était désormais une faible minorité, et souhaitant probablement éviter un moment Hollande, le Président Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale dès le 9 juin au soir et de convoquer des élections législatives le 30 juin et le 7 juillet 2024.


Ainsi, à partir de cette date, les marchés d’obligations et d’actions françaises ont commencé à dévisser : sur le mois, le CAC40 affiche une performance négative de -6,4%, le CAC Mid 60 -10,9% et le CAC Small -15,7% en tenant compte des dividendes versés. Par sympathie, la prime de risque obligataire demandée par les opérateurs pour financer la France s’est également largement tendue passant de 47 à 81 points de base sur le mois, comme le mesure l’écart des taux à 10 ans français et allemand. Ces performances exécrables ont été enregistrées alors que la campagne politique express faisait la part belle aux idées les plus dépensières et potentiellement les plus irréalistes dans un contexte budgétaire plus que contraint par la procédure pour déficit excessif lancée par la Commission européenne contre sept pays de l’UE dont… la France.


Dans ce contexte, la baisse des taux de 25 points de base décidée par la Banque centrale européenne est passée totalement inaperçue et n’a eu pour le moment aucun effet sur l’humeur des marchés financiers européens. Néanmoins, compte tenu des résultats du 1er tour des législatives françaises qui laissent à penser que le futur gouvernement français pourrait se contenter d’expédier les affaires courantes, les marchés européens devraient se calmer et retrouver un peu d’allant.


Outre-Atlantique, le premier débat qui a eu lieu le 27 juin dernier entre Joe Biden et Donald Trump a considérablement affaibli le Président sortant. Dès le lendemain, le New York Times, quotidien pourtant très bienveillant envers les Démocrates, s’inquiétait de savoir si Joe Biden était en pleine possession de toutes ses facultés mentales et demandait instamment qu’il se retire en faveur d’un autre candidat. Néanmoins, ce débat n’a eu que peu d’effet sur les marchés financiers américains qui ont vu les indices boursiers voler une nouvelle fois de record en record, portés par les espoirs de croissance pérenne suscités par l’intelligence artificielle. Le titre de première capitalisation boursière mondiale n’a pas cessé d’évoluer entre les 3 sociétés dépassant les 3 000 milliards de dollars de valorisation, à savoir Nvidia, Apple et Microsoft.


En conclusion, les marchés européens ont largement pâti de la situation française, l’Eurotoxx 50 fléchissant de 1,75% et le MSCI Small Caps de plus de 3%. A contrario, les marchés américains ont continué d’afficher une forme insolente, le S&P 500 et le Nasdaq progressant respectivement de 3,6% et 6%.


Enfin, sur le front des devises, l’Euro flanche de plus de 1% sur le mois face au dollar mais grignote encore 1% face au yen.

 

 

Analyse rédigée le 02/07/2024 par Pierre Bismuth, Directeur général de Myria Asset Management.