Actualités Analyse des marchés financiers - Mai 2024


En mai, les marchés financiers actions ont repris leur marche en avant, avec des disparités notables entre les tailles de capitalisation et les zones géographiques. Sur les marchés de taux, ce sont toujours les actifs les plus risqués qui bénéficient de la faveur des investisseurs.


Au registre de la géopolitique, les élections européennes qui vont se dérouler entre le 6 et le 9 juin servent de caisses de résonnance aux conflits en cours, que ce soit entre la Russie et l’Ukraine mais surtout entre le Hamas et Israël. Ainsi, ce sont trois pays européens, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, qui ont conjointement décidé de reconnaître officiellement l’Etat de Palestine, portant ainsi à 146 le nombre de nations à le faire.


Mais ces élections révèlent aussi les différences de stratégies économiques au sein des blocs occidentaux. Ainsi, le sujet de l’écoulement par la Chine de sa surproduction de véhicules fait l’objet de visions radicalement opposées de part et d’autre de l’Atlantique : lorsque les Etats-Unis quadruplent les droits de douane, les passant de 25% à 100 % de la valeur des véhicules importés, l’Europe s’interroge sur l’opportunité d’un passage de 10% à 20%, redoutant des mesures de rétorsion si elle a l’outrecuidance de passer à l’acte.


Sur le front macro-économique, les statistiques économiques sont globalement ressorties en ligne avec les estimations des économistes et autres stratégistes de marché. Ainsi, il est désormais fort probable que la BCE entame son cycle de baisse des taux d’intérêt avant la Réserve Fédérale dès la prochaine réunion du 6 juin 2024. Mais les opérateurs pourraient attendre Christine Lagarde sur l’élaboration d’une stratégie de long terme et sur la projection d’un taux directeur cible.


Peu de choses à mentionner du côté des résultats des entreprises si ce n’est ceux de la star incontestée des marchés financiers, à savoir NVIDIA, qui ont encore enflammé les marchés. Fort de résultats hors normes et dépassant toutes les attentes, la société spécialisée dans la fabrication de puces nécessaires au développement de l’intelligence artificielle générative affiche désormais une capitalisation boursière (2,8 billions de $) supérieure à l’ensemble des 40 actions de l’indice CAC 40 (2,59 billions d’€).


Dans ce contexte, les actions affichent des performances positives mais inégales, allant de 0% à plus de 10% selon les marchés. Ainsi, le CAC40 fait du surplace sur le mois mais affiche une performance supérieure à 1% si l’on tient compte des dividendes versés aux actionnaires. C’est également le cas de l’Eurostoxx 50 qui progresse de plus de 2% dividendes compris. Mais sur le Vieux Continent, la palme revient aux petites capitalisations qui se redressent de plus de 11% en France et de l’ordre de 7,5% en Europe. Aux Etats-Unis, sans surprise, le S&P 500 progresse de près de 5% en dollar quand le Nasdaq s’arroge lui près de 7%, tandis que les marchés émergents ne remontent que de quelques dixièmes de pourcent en dollar également.


Les marchés obligataires gouvernementaux et de crédit « Investment Grade » font du surplace alors que les emprunts spéculatifs à haut rendement gagnent 1% sur le mois.


Enfin, du côté des devises, l’euro reprend plus de 1,7% face au billet vert et plus de 1,4% face au Yen japonais.

 

Analyse rédigée le 03/06/2024 par Pierre Bismuth, Directeur général de Myria Asset Management.