Actualités Analyse des marchés financiers - Septembre 2024


Le mois de septembre a connu de nombreux rebondissements, qu’ils concernent la politique monétaire et budgétaire, la politique ou la géopolitique.


Tout d’abord, on peut dire que les Banques centrales ont fait le show. En Europe, Christine Lagarde et la Banque centrale européenne ont poursuivi leur politique de normalisation des taux directeurs en abaissant de 0.6% le taux de refinancement et de 0.25% le taux de facilités de dépôt compte tenu des chiffres d’inflation qui ont franchement franchi à la baisse la fameuse barre des 2% annuels dans de nombreux pays européens. Quelques jours plus tard, le 18 septembre, c’est la Réserve fédérale américaine qui a enflammé les marchés avec une baisse de son principal taux directeur de 50 points de base. Jerome Powell a en effet pu arguer, que l’inflation étant sous contrôle aux Etats-Unis, la FED pouvait désormais se focaliser sur son deuxième mandat qui est l’emploi et la croissance.


Enfin, à partir du 24 septembre, les autorités chinoises ont annoncé toute une série de mesures destinée à soutenir l’économie. Ce package, d’un montant supérieur à 2 billions (ou 2 000 milliards) de yuans, concerne à la fois l’assouplissement de la politique monétaire, un soutien au marché immobilier via une réduction du taux des emprunts déjà souscrit assorti d’une baisse de l’acompte minimal qui baisse de 25 à 15% pour les logements secondaires, et une incitation à investir sur le marché des actions.


Sur le front politique, la campagne présidentielle américaine entre dans la dernière ligne droite, avec des sondages qui ne parviennent pas véritablement à départager les deux impétrants dans les états clés ou « swing states ». Plus près de nous, la France s’est enfin dotée d’un gouvernement de coalition dont l’avenir est suspendu au dépôt d’une motion de censure qui serait promue par les forces extrêmes de l’assemblée, mais qui a eu pour mérite de contenir l’écartement des taux allemands et français. En Autriche, l’extrême-droite néonazie est arrivée largement en tête des élections législatives, sans toutefois pouvoir, a priori, former un gouvernement.


Enfin, le mois de septembre a marqué un tournant dans le conflit qui oppose Israël aux proxies iraniens, puisqu’en dépit des nombreuses protestations internationales, le Premier ministre a donné l’ordre de déclencher une série d’attaques aussi massives qu’ingénieuses pour éradiquer le Hezbollah au Liban, avec bipeurs et talkies-walkies bourrés d’explosifs, raids aériens et incursions de troupes au sol.


Dans ce contexte pour le moins agité, les marchés financiers affichent une nouvelle fois des performances positives : si l’Eurostoxx 50 et le CAC 40 progressent de moins de 1%, les marchés américains dopés par la FED avancent de plus de 2% tandis que l’indice des marchés émergents bondit de plus de 6% en dollar, tiré par l’envolée du marché chinois de plus de 23% sur le mois.


Du côté des obligations, les emprunts d’états européens profitent à plein de la baisse des taux et progressent de plus de 2% en valeur sur le mois, tandis que le crédit catégorie investissement et le haut rendement s’apprécient respectivement de 1.2% et 0.9%. Aux USA, c’est le haut rendement qui surperforme les emprunts d’état (+1.6% vs +1.2%).


Et sur le front des devises, l’euro reprend 0.8% au dollar américain mais fléchit d’environ 1% face au yen japonais.

 

 

Analyse rédigée le 02/10/2024 par Pierre Bismuth, Directeur général de Myria Asset Management.