Actualités A la retraite, faut-il continuer à verser sur son PERin ou privilégier l’assurance vie ?


Tribune de Valérie Bentz, Responsable des études patrimoniales à l’UFF pour MVVA

 

Le Plan Epargne Retraite, comme son nom l’indique répond à un objectif retraite. Il permet de se constituer un capital destiné à financer ses besoins à la retraite. Les versements volontaires effectués sur un PERin sont déductibles des revenus imposables à hauteur de 10% des revenus professionnels nets (frais professionnels déduits) ; majorés de 15% au-delà d’un PASS* pour les indépendants, limités en 2023 à 32 909 € pour un salarié et 81 385 € pour un indépendant.


En revanche, dès que vous êtes définitivement à la retraite, n’ayant plus de revenus professionnels, cet avantage est limité à 10% du plafond annuel de la Sécurité Sociale soit actuellement 4 114 €. Lors d’un versement, la part excédent ce plafond ne génèrera pas d’économie d’impôts. Par conséquent, à la retraite, si vous souhaitez continuer à profiter de l’économie d’impôt, il est conseillé de limiter vos versements à 4 114 € sur le PERin.


Il existe toutefois quelques exceptions : en situation de cumul emploi-retraite, de retraite progressive ou si avez des reliquats des plafonds de versements non utilisés au cours des 3 années ayant précédé votre départ à la retraite. Pour le savoir, référez-vous à votre prochain avis d’imposition des revenus 2022, vous retrouverez les montants pouvant être consacrés à votre épargne retraite et donnant droit à déduction pour l’année 2023.


Autre point important, en cas de décès après l’âge de 70 ans, les capitaux décès du PERin assurantiel qui seront versés aux bénéficiaires désignés rentreront dans le calcul des droits de succession après l’abattement de 30 500 € (commun à celui de l’assurance vie). Si le bénéficiaire est le conjoint, le capital ne sera pas taxé mais il le sera pour les autres bénéficiaires ; par exemple les enfants, contrairement à l’assurance-vie ne profiteront pas des avantages du 990I, notamment de l’abattement de 152 500 € par bénéficiaire même si les versements sur le Perin ont été effectués avant l’âge de 70 ans. Votre conjoint ou partenaire de PACS pouvant décéder avant vous, il est donc dommage de risquer de pénaliser les enfants par exemple, alors que vous avez la possibilité d’effectuer ce versement sur un contrat d’assurance vie.


Par conséquent, dès que vous êtes définitivement à la retraite, l’avantage fiscal à l’entrée étant très limité et l’attrait fiscal successoral devenant quasi inexistant, voire pénalisant comparé à l’assurance-vie, il est souvent préférable de privilégier les versements sur l’assurance vie avant d’avoir atteint l’âge de 70 ans.


C’est aussi le bon moment pour réaliser un bilan successoral afin de vérifier l’intérêt de conserver les sommes placée sur votre PERin ou de les racheter pour les replacer sur votre contrat d’assurance vie.


Là encore, n’oubliez pas il faut faire cette étude avant vos 70 ans !

 

* Plafond Annuel de la Sécurité Sociale : 43 992 € en 2023


Une tribune de Valérie Bentz, Responsable des études patrimoniales à l'UFF publiée dans Mieux Vivre Votre Argent, le 19 mai 2023. Cliquez ici pour lire l'article.


Valérie Bentz
Responsable du Département des Etudes Patrimoniales

Valérie Bentz débute sa carrière comme Inspecteur général chez Allianz France en charge des pôles patrimoniaux. Elle intègre la direction de la distribution d'Axa en 2008 pour y développer le métier de conseiller en gestion de patrimoine. En 2011, Valérie Bentz rejoint l'UFF en tant que Directeur d'agence en région Ile-de-France Nord. Depuis 2017, elle est Responsable du département des études patrimoniales.