Actualités Quels sont les bons réflexes à avoir pour ses placements en temps de crise ?


En cette période de crise où la COVID met en insécurité bon nombre d’épargnants, souscrire à des placements peut sembler délicat… Ainsi, les montants placés sur les livrets d’épargne court terme ne cessent de croître, alors que leurs taux de rémunération sont au plus bas. Alors vers quel type de placement se diriger en période de crise ?

 

A quoi va servir mon épargne et quand ?

 

Avant toute décision, il faut déterminer à quoi va servir mon argent et dans quel délai j’en aurai l’usage. Il faut donc réponde à ces 2 questions : quel est l’objectif de mon épargne ? Quel est mon horizon de placement ? Si cette épargne est destinée à être utilisée dans quelques mois pour réaliser des projets qui ont été différés, comme des voyages ou bien des travaux d’entretien, initialement prévus dans le courant de l’année 2020, voire 2021, il faudra privilégier des placements très prudents, afin de limiter la prise de risque sur les mois à venir. En contrepartie, la rentabilité procurée sera à la hauteur de la prise de risque, c’est-à-dire très faible ! Le livret A et autres livrets d’épargne seront particulièrement bien adaptés dans de tels cas.

 

Peut-on continuer à investir sur des supports dits « risqués » ?

 

Peut-on continuer à investir sur des supports dits « risqués », car fortement fluctuants, dans ces périodes de crise ? La réponse est oui, si vous n’êtes pas susceptible d’avoir besoin de ces placements « en cas de coup dur », afin de ne pas être contraint d’acter une moins-value latente à un moment où les marchés sont baissiers. Plus la durée prévue pour votre placement sera longue, plus l’exposition au risque pourra être élevée. Donc, quelques précautions s’imposent !

 

Premier conseil : diversifier vos actifs

 

Si ces placements ont un objectif moyen-long terme (5 ans, 10 ans ou 20 ans), comme préparer sa retraite ou transmettre son patrimoine et que vous acceptez la fluctuation de vos avoirs placés, vous pourrez vous diriger vers des placements plus exposés au risque si vous souhaitez profiter sur la durée d’une meilleure rémunération. Dans ce cas, il sera nécessaire de respecter une règle incontournable : diversifier vos actifs. Pour ce faire, le choix des supports est essentiel, en privilégiant des actifs peu corrélés entre eux. C’est le cas, par exemple, des fonds immobiliers qui n’auront pas les mêmes comportements que les fonds actions, obligataires, ou comportant des sous-jacents très différents comme le pétrole et l’or… Il faut donc se positionner sur des classes d’actifs différentes, mais aussi des actifs financiers variés. La diversification et la décorrélation permettent d’amortir et de lisser les à-coups sur le long terme.
 

Deuxième conseil : la gestion


Le choix des modalités de gestion est important. Soit vous êtes initié et vous pouvez choisir de gérer seul vos actifs, soit vous préférez confier leur gestion à un professionnel qui adaptera sa stratégie à vos objectifs d’investissement et à votre aversion au risque.

Troisième conseil : les modalités de sortie et la fiscalité
Le choix de l’enveloppe fiscale peut aussi être déterminant dans la rentabilité de vos placements. La mise en place du PFU a eu tendance à lisser l’impact fiscal au titre des placements financiers. Toutefois, il existe encore de réelles différences. Ce choix devra de nouveau être fait en fonction de l’horizon de placement, de l’objectif, parfois de votre âge.

 

Prenons quelques exemples :

 

  • Si vous souhaitez d’ici 5 ans minimum sortir en rente ou capital après avoir investi sur le marché actions, Européen essentiellement, le PEA peut être une bonne solution : au-delà de 5 ans vous pourrez rentrer et sortir en rente ou en capital avec pour seule fiscalité les prélèvements sociaux sur les gains réalisés.
  • En revanche, si vous cherchez à capitaliser sur plusieurs années (au moins 8 ans) dans l’objectif de transmettre à votre décès ce capital à une ou plusieurs personnes profitant d’une fiscalité successorale avantageuse, l’assurance vie est probablement l’enveloppe à privilégier.
  • Enfin, si vous cherchez à disposer de revenus complémentaires immédiats ou différés, au moment de votre retraite, l’immobilier en direct ou en SCPI peut être une solution adaptée, sans oublier le nouveau Plan d’épargne retraite (PER) qui peut aussi répondre à cet objectif.

 

Les fondamentaux de la bonne gestion

 

En résumé, en période de crise, il est encore plus essentiel de revenir aux fondamentaux de la bonne gestion de vos actifs. A savoir, premièrement de bien définir vos objectifs d’investissement (études des enfants, retraite, transmission, un projet d’acquisition etc.), deuxièmement d’identifier votre horizon de placement, troisièmement de déterminer les modalités de sortie souhaitées (rente, capital, revenus complémentaires etc.) et pour finir, ces éléments posés, de choisir les enveloppes fiscales les plus adaptées. Au sein de chacune de ces enveloppes vous pourrez alors déterminer quelles sont les classes d’actifs et les supports financiers que vous retenez afin de limiter votre prise de risque mais aussi, de valoriser au mieux vos actifs existants sur la durée.


Tribune de Valérie Bentz, Responsable du département des études patrimoniales à l'UFF, publiée sur Boursier.com le 28 octobre 2020.

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Valérie Bentz
Responsable du Département des Etudes Patrimoniales

Valérie Bentz débute sa carrière comme inspecteur général chez Allianz France en charge des pôles patrimoniaux. Elle entre à la direction dae la distribution d'Axa en 2008 pour y développer le métier de conseiller en gestion de patrimoine. En 2011, Valérie Bentz rejoint l'UFF, en tant que directeur d'agence pour la région Ile-de-France Nord. Elle y développe la productivité individuelle de chaque conseiller et recrute de nouveaux talents dans le conseil en gestion de patrimoine. Depuis 2017, elle occupe le poste de responsable du département des études patrimoniales.


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